"Gens de la Caverne et de ar-Raqîm"

On trouve dans le Coran, sourate 18, versets 9 à 26, le récit des "Gens de la Caverne et de ar-Raqîm".

L'article ci dessous (bien que ne correspondant pas en tout point avec la version du Coran) réalise une synthèse de ce récit.

"Seven Sleepers" de l'Encyclopædia of Religion and Ethics (James Hastings, T. & T. Clark, New York). En voici la traduction :

"L'empereur Decius se rend à Ephèse et, là, revivifie dans la cité le culte des idoles, ordonnant que tout le monde, et particulièrement les chrétiens, offrent des sacrifices à celles-ci [1]. Certains chrétiens apostasient, d'autres demeurent fermes et subissent des tortures. Sept (ou, d'après certains textes, huit) jeunes, qui vivent dans le palais impérial et dont les noms sont relatés différemment, sont accusés d'être secrètement des chrétiens ; conduits devant Decius, ils refusent de sacrifier aux idoles. Espérant qu'ils atténueront leur résolution, Decius leur accorde un répit ; puis il quitte Ephèse. Les jeunes quittent la cité et se cachent dans une caverne située dans le Mont Anchilus voisin. L'un d'eux, Diomède (ou Jamblique), déguisé sous des guenilles, descend à la ville pour s'enquérir de ce qui s'y passe et y acheter de la nourriture. Decius, étant retourné dans la cité peu de temps après, ordonne que les jeunes soient amenés en sa présence. Diomède informe ses compagnons de cet ordre ; ils consomment, tout tristes, la nourriture, puis ils tombent, par la volonté divine, dans un profond et long sommeil. Decius, ne pouvant trouver les jeunes à Ephèse, convoque leurs parents ; ceux-ci tentent de s'excuser pour la fuite de leurs fils et révèlent qu'ils sont cachés dans une caverne du Mont Anchilus. Decius ordonne que l'entrée de la caverne soit obturée par de grosses pierres, afin que les jeunes soient enterrés vivants. Deux chrétiens, Théodore et Rufinus, écrivent l'histoire des jeunes martyrs sur des tablettes en métal, qu'ils placent sous les pierres fermant la caverne. 307 ans plus tard, sous le règne de l'empereur Théodose II, une hérésie apparaît, conduite par un évêque du nom de Théodore, qui nie la résurrection des morts ; l'empereur en est très affecté. Alors Dieu inspire Adolius, le propriétaire du terrain où se trouve la caverne, de bâtir une bergerie pour ses troupeaux ; les maçons utilisent pour ce faire les pierres qui fermaient l'entrée de la caverne ; et cette dernière est ainsi rouverte. Dieu réveille les jeunes ; ceux-ci pensent qu'ils ont dormi seulement une nuit, et s'exhortent mutuellement à subir, si nécessaire, le martyre des mains de Decius. Diomède se rend comme à son habitude à Ephèse ; voyant une croix sur le pont de la cité, il en est tellement surpris qu'il demande à un passant s'il s'agit réellement d'Ephèse. Impatient de retourner auprès de ses compagnons avec la nouvelle, il achète d'abord et malgré tout de la nourriture ; il paie celle-ci avec la monnaie qu'il avait sur lui, celle de l'époque de Decius. Voyant cette ancienne monnaie, le marchand et les gens présents sur la place du marché pensent que le jeune homme a trouvé un trésor caché, et espèrent pouvoir le partager avec lui ; ils le poursuivent donc de leurs menaces à travers la cité ; de nombreuses personnes se retrouvent ainsi rassemblées, et le jeune cherche en vain parmi elles quelqu'un de sa connaissance. L'évêque et le gouverneur questionnent Diomède, qui raconte toute l'histoire et les invite à se rendre à la caverne rencontrer ses compagnons. Les gens escaladent la colline et trouvent les deux tablettes de plomb, qui confirment l'histoire du jeune ; puis ils entrent dans la caverne et y trouvent ses compagnons vivants et d'apparence lumineuse. Théodose est informé de l'événement et se rend à Ephèse, puis dans la caverne. L'un des jeunes, Maximilien (ou Achillides, ou autre) lui dit que, à la fin de démontrer la véracité de la résurrection, Dieu les a fait dormir puis les a ressuscités avant le Jour du Jugement ; après cela les jeunes tombent, endormis dans la mort. Une basilique a été bâtie sur le lieu"


[1] : Jacques de Saroug relate qu'il s'agissait de brûler de l'encens devant les idoles.